Le SAMSAH
Les modalités de réalisation des prestations d’accompagnement au SAMSAH :
Pour les bénéficiaires dont la pathologie le nécessite, les fonctions de soins, d’accès aux soins et de coordination de soins sont accomplies par l'équipe du SAMSAH.
La cohérence entre l’accompagnement à la vie sociale et la prise en charge soignante est assurée dans le cadre de la définition des objectifs et du contenu des interventions de chaque secteur, lors de l’évaluation des besoins et de la formalisation du Projet Personnalisé d’Accompagnement.
L’accompagnement médical des personnes se réalise lors de rencontres qui ont lieu soit à son domicile, soit au service. En fonction de la spécificité de l’acte médical, le suivi est assuré par l’infirmier, l’aide-soignant ou l’aide médico-psychologique.
Les différentes actions de soin proposées au SAMSAH :
Le SAMSAH assure un suivi psychiatrique et psychologique, une dispensation des soins paramédicaux et un accompagnement social.
25 personnes sont accompagnées au SAMSAH de l'Appui. L'équipe est composée de 2 Educateurs Spécialisés, 2 Infirmiers, une Aide-Soignante, une Aide Médico-Psychologique, un Psychologue, un Médecin Psychiatre, une cheffe de service éducatif et paramédical, un Médecin Directieur, un Responsable Administratif et Financier et une secrétaire.
Le SAMSAH assure la globalité des soins. Il organise et coordonne l’ensemble des interventions thérapeutiques et des prescriptions nécessaires : psychothérapie, rééducation, prescription des traitements médicamenteux, suivi des traitements.
Il développe la prévention secondaire pour éviter l’aggravation de la santé du patient ou des décompensations, voire des décès.
Ces prestations d’accompagnement thérapeutique se réalisent également en étroite coopération avec les services co-intervenants auprès des personnes accompagnées. Les conventions de collaboration ont été signées avec les services de soins.
Des fonctions spécifiques
L’accompagnement proposé repose sur des fonctions bien spécifiques :
- Accueillir
L’accompagnement de personnes psychotiques repose en premier lieu sur l’accueil de la personne, de sa psychose et par là même de sa souffrance. Cette fonction se travaille au quotidien à travers un lieu spécifique ("l’ espace d'accueil ") ainsi qu’une posture de la part des professionnels du service. Ces temps d’accueil physiques et téléphoniques ont lieu du lundi au vendredi de 9h à 18h. Une permanence d’accueil téléphonique se déroule par ailleurs chaque samedi, durant deux heures (de 14 h à 16 h).
Les visites à domicile sont l’occasion d’un « accueil partagé », c’est alors à la personne accompagnée de se mettre en position d’accueillant.
- Habiter
Les visites à domicile sont essentielles afin d’appréhender le quotidien des bénéficiaires. Le domicile est ici vu comme le premier lieu d’inscription sociale. S’y travaillent des notions fondamentales. De par leurs pathologies, les bénéficiaires du service peuvent rencontrer des difficultés d’appropriation de leur domicile.
Le quotidien est alors soutenu à travers l’appropriation et l’investissement dans le logement : accompagnement dans les démarches de recherche de logement ou de déménagement, médiation avec les propriétaires ou avec le voisinage, suivi des petits travaux d’entretien avec la personne, etc.
A travers l’intervention des professionnels au domicile, il s’agit aussi de prévenir l’insécurité ressentie par la personne, liée à ses fréquentations parfois toxiques : intrusives ou vécues comme telles. Il est important d’éviter l’effraction, le domicile devant rester un espace contenant pouvant servir de lieu refuge.
Enfin, le partenariat avec les professionnels du SAAD, lorsque ce service intervient, permet une approche plus globale de la personne et la sécurise.
- Vivre au quotidien
De par l’altération du rapport à la réalité que peuvent rencontrer les bénéficiaires du service, afin de répondre au plus près à leurs besoins, les professionnels de l’Appui sont dans un travail constant de représentation de leur quotidien. Cet objectif de représentation se fait à travers les échanges et le partage de « fragments de vie » avec les bénéficiaires ainsi qu’à travers la confrontation des observations des différents professionnels de l’équipe (échanges informels, réunions).
Les professionnels sont attentifs à signifier la réalité aux personnes psychotiques accompagnées, en les faisant « rebrancher » avec leur quotidien, autrement dit en leur permettant de s’extraire de leur réalité/leur délire, pour réintégrer/se lier à la réalité de leur quotidien. Ceci passe par différents types d’accompagnements sur des scènes différentes (accompagnement aux courses, soutien à une activité, accompagnement dans les démarches administratives, accompagnement dans l’accès aux droits sociaux, aide aux déplacements, etc.).
Cette démarche impliquant l’instauration de repères favorise alors la continuité et la stabilité des personnes accompagnées.
- Vivre avec les autres
L’APPUI a pour but de favoriser les liens sociaux et l’inscription des personnes psychotiques dans la Cité. Pour se faire, en tant qu’objet social transitionnel, le service sert de lieu d’expérimentation des relations. Cela permet aux bénéficiaires de s’entraîner aux relations et aux professionnels d’avoir un éclairage sur les situations et enjeux relationnels.
Les professionnels du service favorisent la restauration ou le maintien des liens qu’ils soient familiaux ou sociaux (voisinage, réseau amical personnel).
Le développement de ces liens et par là même l’aide à l’intégration dans la Cité des personnes psychotiques se travaille à travers des accompagnements vers des associations de loisirs, sportives ou culturelles.
Ces accompagnements vers l’extérieur permettent aux personnes :
- d’identifier, de connaître et de rencontrer les différents services,
- de développer son autonomie dans ses déplacements : repérage sur un plan, utilisation des transports en commun avec accompagnement lors des premiers trajets,
- de bénéficier d’une médiation avec son environnement social
- d’être accompagnée dans ses premières activités extérieures, avec la présence de l’éducateur.
Les personnes accompagnées sont souvent très isolées et très en difficultés à être en lien. Souvent le travail en amont est un long parcours avant d’envisager une intégration sociale. Dans cette optique, la dimension collective au sein de l’APPUI s’est développée à travers deux instances :
Le collectif de l'Appui : toujours dans cette optique d’inscription et de socialisation, il s’agit ici de permettre aux personnes accompagnées de sortir et d’agir dans la Cité. Ceci ne peut parfois pas se faire sans l’impulsion et la réassurance proposée par le collectif. Ainsi, chaque mois a lieu une sortie ou activité, préalablement préparée au cours d’une réunion dite d’activité où chaque personne peut exprimer ses envies/attentes.
Ill s’agit de mettre en avant les notions d’appartenance (à un collectif) et par là même de citoyenneté. A plus long terme, il s’agit de favoriser la participation associative : inscription et accompagnement dans des activités bénévoles au sein d’associations de quartiers, d’usagers en santé mentale, ou caritatives, accompagnement de leur participation à des rencontres, voire à des colloques, etc.
- Insertion professionnelle
En lien avec les équipe de soins (secteur de psychiatrie), des projets d’insertion professionnelle sont travaillées à travers des choix d’orientation (emploi en milieu ordinaire ou en milieu protégé), des accompagnements dans les relations avec Cap Emploi voire Pôle Emploi ; les centres de formation professionnelle, etc.
- Continuité des soins
Le service l’Appui, en tant que lieu de soin, participe à l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires.
A travers les visites à domiciles et les appels téléphoniques à fréquences variables, il s’agit d’être dans une démarche de prévention des situations d’urgence. La précarité dans laquelle vivent certains bénéficiaires est un terrain propice aux accidents de tout type.
Favoriser l’accès aux soins est alors essentiel et se fait dans le cadre du partenariat avec le secteur de psychiatrie (accompagnements possibles dans les liens avec la médecine générale de ville, éducation à la santé (hygiène de vie, physique ou alimentaire) avec le développement d’actions collectives ou individuelles d’information ou d’éducation à la santé avec le CORES, l’IRSA, la CPAM).
- Soutien aux aidants et aux proches de la personne
Une importance est ici donnée aux «aidants naturels/aidants informels », c'est-à-dire, toute personne proche de la personne accompagnée, toute personne ressource.
Les familles peuvent être accueillies et associées à l’accompagnement, dans le respect du secret médical professionnel, des attentes de la personne concernée et du dispositif de soin. Ces liens résident alors dans des médiations, un soutien psychologique, une éventuelle association aux projets d’accompagnement.
L’accompagnement prend source dans deux temporalités distinctes : dans un premier temps, il s’agit de travailler avec le bénéficiaire, dans la cadre de la construction de son projet puis, dans un second temps, une articulation est alors possible avec les parents ou aidants familiaux.
L’accompagnement prend en compte tous les aspects suivants, correspondant aux besoins et aux attentes de la personne et aux objectifs fixés avec elle, lors de l’élaboration du projet personnalisé d’accompagnement.