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Fondements éthiques, théoriques et cliniques du Foyer Léone Richet

Le Foyer Léone Richet s'est construit au fil de l’expérience clinique et a élaboré ses outils en référence au mouvement de la psychothérapie institutionnelle.

La démarche thérapeutique institutionnelle proposée repose sur des principes éthiques, des références théoriques et cliniques.

 

Fondements éthiques

Originellement, le Foyer Léone Richet est une structure alternative en santé mentale recevant la psychose et signifiant la réalité, structure intermédiaire qui se situe à l’articulation entre les services de soins psychiatriques et les services de réadaptation et de réinsertion sociale.

L’éthique du Foyer Léone Richet s’appuie sur l’accueil, le sens de la responsabilité, le respect de la personne dans sa différence, la place de la parole et de la créativité, la reconnaissance du singulier.

 

Le Foyer revendique une expérience originale depuis sa création en 1975. Il est un espace de vie dans une articulation au quotidien du singulier et du collectif. Cette démarche s’exprime par une approche holistique, la personne accueillie étant considérée d’emblée en tant que sujet et acteur. Le Foyer Léone Richet, en tant qu’espace de vie, est un laboratoire, dans le sens d’un lieu d’élaboration collective. C’est une aire de jeux, un espace potentiel mis à la disposition des pensionnaires. La prise en compte de l’hypothèse de l’inconscient freudien est une référence de pensée dans l’institution.

 

C’est comme axiome, comme principe de base que l’on peut définir le respect de la personne au Foyer Léone Richet. Cette dimension fondamentale touche la manière d’être des personnes entre elles, pensionnaires comme professionnels.

"Règle implicite, elle s’impose à chacun. Elément de l’ambiance, elle s’impose à tous".

Ce respect de la personne est l’expression en action, en vécu d’une conception de l’humain. L’être humain au présent, dans « l’ici et maintenant » n’est pas seulement le produit de son passé. Il est aussi tendu vers un devenir. Si son passé le détermine en partie, il possède une existence propre, singulière, originale qui fait de lui un être unique. A ce titre, il possède toujours en lui une certaine capacité de création de son propre devenir.

Ce double caractère de singularité et d’universalité de l’humain permet que s’opère entre l’autre et moi le jeu de la connaissance (similitude) et de la reconnaissance (différence), autrement dit le jeu possible de la rencontre.                                                                              

La capacité de rencontre est liée non seulement au sentiment d’existence en tant qu’être humain, mais également au sentiment d’existence propre, d’identité. Cette capacité de rencontre détermine à son tour la capacité de création de son propre devenir. La rencontre est inscription dans le réel et modifie, transforme chaque sujet ; en ce sens elle participe à définir la réalité concrète, et permet la réalisation de chacun.

Cette conception de l’humain permet de définir une position particulière face à la maladie et aux troubles psychiques : quel que soit sa cause et sa forme, la maladie psychique ne peut en aucun cas être considérée comme un élément artificiel, étranger à la personne. Il s’agit là d’un élément vécu, existentiel et à partir de-là intégré à la vie psychique : c’est un élément de la personnalité.

A contrario, l’individu ne peut se résumer à sa problématique ou sa pathologie. Il est Untel et comme Untel possède son histoire propre, ses désirs, ses manques. La part pathologique de sa personnalité n’est pas à considérer en elle-même, au risque de réduire la personne à ses troubles, mais elle doit être prise en compte dans la globalité de la personne.

 

Enfin, l’être humain n’est jamais un être isolé, même si sa pathologie réduit et transforme son rapport au monde et aux autres. Il reste un être en relation, sensible aux échanges humains. Obstacle à la capacité de création du devenir en propre, ce qui est communément nommé un trouble psychique est toujours un trouble de la relation. Ce qui est en cause dans la pathologie mentale est moins le sujet ou son environnement que ce qui se passe entre eux. La question que pose la maladie psychique est de savoir comment chacun se situe.

La souffrance psychique vient de la confrontation entre la réalité interne, c’est-à-dire le réel, et la réalité externe (celle que nous partageons). C’est en trouvant sa place dans la relation à l’autre, à l’environnement que l’individu peut exister, envisager son devenir et que son existence prend sens. L’environnement, comme l’individu, n’est pas seulement le produit de son passé ; il est cela, plus ce vers quoi il est lui-même tendu. Cela est vrai de l’autre individu, cela est vrai des groupes (familial, communautaire), cela est vrai de la société. Ainsi la question de savoir comment chacun se situe ne se résume pas à une question de « placement » ; ceci signifierait pour l’individu et l’environnement qu’ils sont assimilés à des valeurs d’objets morts. C’est une recherche dans le temps, prenant en compte l’histoire et orientée vers un devenir.

 

Quelques repères historiques pour situer le mouvement de Psychothérapie Institutionnelle

Le mouvement de Psychothérapie Institutionnelle nait en 1940 d’une expérience, celle issue de la rencontre entre le docteur François TOSQUELLES, psychiatre catalan réfugié politique, et l’hôpital psychiatrique de St-Alban en Lozère, qui l’accueille. Confronté aux carences liées à la guerre et qui menacent les patients, TOSQUELLES propose de réorganiser le fonctionnement de l’hôpital de Saint-Alban en associant les patients aux différentes tâches nécessaires à la survie de la collectivité. Il observe que l’association des patients avec les professionnels sur des taches communes, partagées, mobilise ces patients et stabilise les pathologies psychotiques. Cette première expérience constitue le creuset d’une réflexion sur le soin dans la psychose qui se développe dans l’après-guerre et ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques.

 

Le mouvement de Psychothérapie Institutionnelle considère que le soin à la personne psychotique nécessite de prendre en compte concrètement le milieu dans lequel les soins se déroulent ; en ce sens, la vie quotidienne du service occupe une place primordiale et soigner la personne est indissociable d’une certaine dimension conjointe de prise en compte du milieu. « Pour soigner des personnes psychotiques, il faut commencer par soigner le milieu dans lequel les soins se déroulent ». Cette manière de penser et d’organiser le travail en psychiatrie a posé les bases de la réflexion sur la psychiatrie de secteur. Le mouvement de la Psychothérapie Institutionnelle s’est décliné dans d’autres secteurs (à l’école avec la pédagogie institutionnelle) et a donné naissance à de nombreuses expériences dites institutionnelles (Clinique de La Borde, secteur de Landerneau…). En 1975, l’expérience du Foyer Léone Richet s’inspire de ces expériences institutionnelles, tout en se situant d’emblée sur une scène de socialisation. Le soin et le lien social sont les deux éléments qui structurent le Foyer.

 

L’expérience institutionnelle du Foyer Leone Richet

Cette référence institutionnelle sous-entend que le Foyer se définit tout à la fois comme lieu de vie et comme espace thérapeutique. Autrement dit, l'organisation accueille et héberge une personne en souffrance psychique pour une durée non déterminée et propose à cette personne une situation sociale concrète qui participe directement de sa prise en charge thérapeutique.

Le Foyer Léone Richet s'adresse à des adultes souffrant de handicap psychique par maladie psychotique ou souffrant de troubles affectifs profonds et de troubles de la personnalité sans déficit intellectuel. Le Foyer Léone Richet leur propose une démarche thérapeutique de découverte de soi et des autres dont la finalité est l'abord ou le retour à une existence autonome, "car le but, c'est bien que chacun, au bout du compte, devienne acteur de sa propre vie".

L'action thérapeutique s'appuie sur trois principes fondamentaux :

  • L'espérance de l'aboutissement de la démarche, c'est-à-dire la capacité de la personne à vivre hors du foyer, la durée de la prise en charge n'étant pas limitée.
  • La libre adhésion de la personne et la possibilité qui lui est donnée de s'investir dans la vie collective de l'institution.
  • L'élaboration de perspectives de travail communes entre le pensionnaire et l'équipe, mais aussi entre les pensionnaires.

 

L’outil thérapeutique est l’institution, ce qui présente sur la situation thérapeutique traditionnelle trois avantages :

  • Elle superpose à l’espace du discours, un espace d’action possible. Elle définit une zone d’expérience, dans le sens d’expérience vécue, de création.
  • Elle définit le sujet, son discours et son action dans un collectif. Elle situe le sujet comme membre d’un groupe.
  • Elle propose une situation sociale concrète. Elle ouvre une possibilité de prise en compte, à la fois par l’individu et son environnement, de la position sociale du sujet et de son devenir.

 

Fonctions de l’institution :

L’institution, lieu protégé, accueille la souffrance, l’angoisse, la différence et l’incompréhension suscitées par la maladie.

L’institution, espace collectif dans le champ social, entend situer l’individu dans ses droits et ses devoirs à l’égard des autres.

L’institution se définit à la fois comme lieu de vie et comme espace thérapeutique. A ce titre, elle tient compte de la responsabilité (lieu de vie), elle accueille la souffrance (espace thérapeutique).

Dans l’institution, le pensionnaire acquiert une place reconnue et se permet de modifier consciemment l’institution, d’apporter sa contribution aux projets collectifs.

La rencontre des deux dimensions, celle du projet individuel et celle du projet collectif institutionnel, définit un champ qui va être le lieu de multiples échanges et négociations. Chacun peut et doit apporter des éléments à la négociation et à l’élaboration des projets (individuels et collectifs) : la notion de contrat est ici essentielle. C’est dans ce sens, de faire ensemble, qu’il faut entendre la phrase : « Bienvenu dans cet établissement, vous pourrez trouver ici tout ce que vous voudrez, sauf de l’aide ».

 

Institution, vie quotidienne et psychose

L’expérience du Foyer Léone Richet repose essentiellement sur la valeur structurante et soignante de la vie quotidienne.

Dans l’institution, la vie quotidienne est pensée et travaillée comme une scène stable dans l’espace et le temps, qui permet de jouer, au sens de WINNICOTT, certaines expériences psychiques qui ne sont pas fonctionnelles chez la personne psychotique ou qui ont été fracturées et rendues non opérantes par des décompensations psychiques. La vie quotidienne de l’institution est donc une aire de jeu où des mises en situation réelles vont permettre de travailler au niveau des registres réel, imaginaire et symbolique de chacun. Cette vie quotidienne est donc un tissu fragile, nécessairement précaire, ou du « toujours pareil », du « même » répété au fil du quotidien permet l’émergence du singulier.

 

Travailler dans une dynamique institutionnelle

Pour que l’institution puisse accueillir la psychose et articuler ses différentes fonctions thérapeutiques (vie quotidienne, ateliers d’expressions, psychothérapies, traitements psychotropes…), une vigilance s’impose concernant la qualité de l’ambiance institutionnelle.

Au fil du temps et d’une pratique quotidienne souvent difficile, l’institution risque de glisser progressivement vers des formes d’organisation plus rigide ; elle sécrète des symptômes, des conflits de toute sorte, des « maladies institutionnelles ». Nous devons nous préoccuper de cette « clinique institutionnelle » pour éviter l’altération, voire la destruction de certaines fonctions thérapeutiques essentielles mais souvent fragiles, telle la fonction d’accueil.

François TOSQUELLES parlait du glissement qui s’opère insidieusement de la logique de l’institution, surface vivante où le désir inconscient est pris en compte, vers la logique de l’établissement, structure administrative et formelle. Lucien BONNAFE désignait ces effets sous le terme de sédimentation qu’il différenciait bien de celui de la chronicité avec laquelle nous travaillons au quotidien. Jean OURY parle de la pathoplastie pour définir ces effets que l’institution secrète au fil de sa pratique. Autrement dit, pour soigner la psychose, il faut commencer par soigner l’institution.

 

Certains principes et références sont énoncés et travaillés au quotidien dans le mouvement de la psychothérapie institutionnelle, en l’occurrence au Foyer Léone Richet :

  • Le respect de l’historicité de l’institution. Si l’institution doit toujours être en mouvement et en possible élaboration, les changements s’inscrivent à partir de ce qui existe ; ils tiennent compte de l’histoire, des traces laissées par ceux qui sont passés.
  • La liberté de circulation dans l’institution permet d’éviter des cloisonnements réels et imaginaires.

 

Ce principe s’applique concrètement aux espaces institutionnels (circulation d’un lieu à un autre) mais à tous les autres passages (par exemple passage d’une réunion à une autre, d’une activité à une autre, d’une logique à une autre). Le respect des temps interstitiels, entre deux temps plus formels (réunions, groupes) est aussi essentiel à considérer et à reconnaître comme des temps nécessaires à une parole libre qui participe à la construction collective.

 

  • L’hétérogénéité est un principe essentiel pour limiter les effets du « même », de l’identique ; concrètement il s’agit d’éviter de constituer des groupes homogènes (de pathologie, mais aussi de statuts identiques dans l’équipe), pour éviter les regroupements statutaires.

 

  • La transversalité, c’est-à-dire comment construire des liens transversaux par rapport au schéma de hiérarchie statutaire pour développer des structures où une hiérarchie subjectale peut exister ? Par exemple, le club thérapeutique, en l’occurrence au Foyer, l’Association Welcome et la cafétéria La Loco, où la prise de responsabilité, de décision est confiée au pensionnaire.

 

Un questionnement collectif permanent portant sur les distinctions entre :

  • statuts (éducateur, médecin…) qui s’articulent à la logique formelle et administrative de l’établissement (organigramme),
  • rôles que l’on joue au quotidien sur la scène institutionnelle, donné par l’autre,
  • fonctions auxquelles on participe (fonction d’accueil, fonction soignante…).
  •  

Ce questionnement est l’affaire de chacun car il s’agit d’éviter que le rapport statutaire soit l’unique façon d’être face à la personne psychotique. La vie quotidienne au Foyer Léone Richet est rythmée par des actions partagées, des temps vécus ensemble, des rencontres, des évènements. Temps formels mais aussi informels et inattendus qui participent à la reconnaissance d’une expérience vécue « pour de vrai ».

Notre proposition « C’est en élaborant l’institution que le pensionnaire s’élabore lui-même » souligne cette valeur structurante de la rencontre, des évènements qui tissent cette vie quotidienne. L’évènement n’est pas un fait insignifiant ; c’est au contraire quelque chose qui arrive et modifie le réel de chacun.La psychothérapie de personnes inscrites dans des problématiques psychotiques renvoie d’abord aux notions de travail sur l’espace, à la notion de construction, d’élaboration, à la manière de « construire et habiter son corps de l’intérieur » (réf. HEIDEGGER « Bâtir Habiter Penser »).

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