Ouverture du foyer vers l'exterieur
Ouverture du Foyer vers l’extérieur
Le Foyer s’inscrit comme lieu d’accueil et d’ouverture vers la vie sociale. La reconstruction de lien social constitue une finalité essentielle car la maladie psychotique isole le sujet, transforme le rapport à l’autre, limite l’intérêt et l’ouverture au monde.
Paradoxe de la psychose où la personne est à la fois « trop en prise directe sur le monde » (rapport au Réel trop direct, pas suffisamment filtré par l’Imaginaire) et à la fois isolée, repliée sur elle-même et son monde interne (repli autistique).
Le projet institutionnel vise à restaurer le sentiment de sécurité intérieure du sujet, le sentiment continu d’exister afin que la personne puisse réinvestir le champ social selon des modalités plus souples.
De la même manière que la vie quotidienne au sein de l’institution est support d’échanges, de relations transférentielles et donc de soin, le rapport au monde extérieur est travaillé de telle manière que le sujet se risque à l’échange et à des expériences.
Etre pensionnaire au foyer signifie donc s’inscrire dans cette dynamique collective interne et prendre le risque mesuré d’ouverture vers l’extérieur et de la rencontre.
Pour les pensionnaires du FAM, la participation aux activités d’expression, volontairement situées hors de l’institution, dans des lieux culturels de la cité (Maisons de Quartier, MJC, Ecole de musique…) constitue une ouverture essentielle : chaque semaine, les pensionnaires font l’expérience en groupe de se déplacer par les transports en commun (Bus Verts du CG, Bus de ville et tram) pour rejoindre le lieu de l’atelier d’expression. Sur le lieu même, ils font l’expérience de rencontres avec des personnes nouvelles dans un cadre différent de l’institution.
Dans la vie quotidienne de l’internat, ce rapport au monde est travaillé au travers des actes quotidiens : faire les courses ensemble dans un magasin, se déplacer dans la commune de Bellengreville ou à Caen, aller chercher les traitements à la pharmacie du quartier… tous ces mouvements participent de cette ouverture et de cette construction du lien social. Cette volonté institutionnelle suppose que nous la garantissions, notamment que nous ne faisons pas le choix d’une cuisine livrée à domicile, d’achats en rapport avec la vie quotidienne qui soient centralisés, de traitements qui soient délivrés dans le cadre d’une pharmacie hospitalière…
Lors de weekend et pendant les vacances, les activités d’expression sont suspendues et l’équipe soutient des activités extérieures culturelles et de loisirs (Théâtre, cinéma, randonnées…).
Par ailleurs, chaque pensionnaire est invité à s’inscrire à une activité personnelle de loisir, sportive ou culturelle, en lien avec une association inscrite dans la vie associative ; le Comité Loisirs finance une part de l’inscription pour chacun.
L’atelier thérapeutique, La Loco, et son support associatif, l’Association Welcome, constituent deux espaces importants et singuliers d’ouverture ; ils prennent appui sur l’institution car ils sont situés « dans les murs ».
Pour autant, par leur statut et leurs fonctions, ils se décalent de l’institution proprement dite et sont des espaces « entre », espaces potentiels tant sur le plan de l’ouverture, de la rencontre que de l’expérience vécue de travail.
Pour les bénéficiaires de l’APPUI, la dimension d’ouverture est d’autant plus importante et parfois paradoxale que les bénéficiaires vivent déjà dans leur domicile, mais souvent avec de grandes difficultés. Il s’agit de travailler avec eux le sentiment de sécurité et le lien social afin qu’ils puissent trouver de vrais points d’appui, habiter le mieux possible leur domicile. Les missions des SAVS et SAMSAH sont clairement orientées vers cette ouverture au travers des multiples accompagnements réalisés. Si l’activité du SAAD se déroule pour la plupart au domicile (entretien, tâches ménagères…), une part d’accompagnement est aussi développée de façon à ce que le bénéficiaire, aidé par l’intervenant à domicile, sorte de chez lui et s’inscrive dans certains actes quotidiens (faire les courses ensemble, se déplacer à un endroit…). Enfin le service de l’APPUI propose des activités tournées vers l’extérieur de manière à susciter le mouvement et de possibles rencontres : réalisation de sorties à la journée ou de courts séjours collectifs, atelier cuisine au centre socio culturel du Chemin Vert, échanges avec l’Espace Convivial Citoyen (jardin de Louvigny).